On connait Palavas-les-Flots pour son côté balnéaire et sa proximité avec Montpellier, toutes 2 longtemps reliées par le Petit Train (1872-1968).
On aime ses plages de sable fin, ses activités nautiques et l’animation dans son centre-ville et sur ses quais.
On oublie souvent que l’existence-même de Palavas on la doit aux pêcheurs qui, en 1850, souhaitèrent que leur village des « cabanes » devienne une commune à part entière. Une tradition partie des étangs avant de gagner la mer.
La pêche au thon rouge suscitait autrefois une grande ferveur. Les pêcheurs partaient en barques catalanes pratiquer la pêche à la senne, une technique visant à encercler les bancs de thons à l’aide de filets.
A Palavas, la pêche est écoresponsable, de la maille à la maille. 55 pêcheurs unis sous la prud’homie des patrons pêcheurs de Palavas-les-Flots perpétuent cette tradition en mer, dans les canaux et les étangs.
Tous les matins, les produits de la pêche du jour sont en vente le long des quais du Lez. On y retrouve, entre autres, thons rouges, bonites, maquereaux, sardines, anchois…
Mais s’il y a bien une pêche qui distingue Palavas des autres villages de pêcheurs, c’est la pêche à l’anguille. Elle en est le 1er fournisseur d’Europe.
Ce poisson, mésestimé en France, est un poisson considéré comme noble à l’international. Une pêche qui se pratique à la capéchade dans les étangs palavasiens. Chaque année, un tirage au sort est effectué pour attribuer à chaque pêcheur un carré de pêche qui lui est entièrement dévolu.
La pêche aux anguilles (argentées et jaunes) se pratique essentiellement de septembre à décembre.
Le long des quais François Vical, les filets suspendus témoignent de cette activité. Au Tenchadou, siège de la prud’homie, les pêcheurs se réunissaient tous les mois dans les années 70 pour teindre les filets afin d’éviter qu’ils pourrissent. Palavas avait alors le monopole de la teinte. Aujourd’hui, la matière a changé, mais les filets sont régulièrement nettoyés des algues et autres aspérités pour optimiser la pêche et le Tenchadou reste un lieu de convivialité pour les pêcheurs palavasiens.
Les pêcheurs sont passionnés et passionnants lorsqu’ils racontent leur métier. Ils ont aussi à cœur de pérenniser cette activité traditionnelle et préserver l’écosystème. Aussi, sous l’égide de la Prud’homie, ont-ils été à l’initiative de la Réserve Marine de la Côte Palavasienne en 2016 : 100 hectares d’une riche biodiversité qu’ils ont souhaité consacrer à la préservation des ressources et de la biodiversité.
Pour 2025, ils ont dans l’optique de créer une conserverie prud’homale, en partenariat avec le chef palavasien Paul Courtaux et le MOF montpelliérain Cabiron, afin de proposer l’anguille en produit fini et ainsi faciliter sa commercialisation et sa dégustation.
Depuis 2024, l’Office de Tourisme organise ponctuellement des visites guidées autour de cet univers, avec rencontre de pêcheurs et démonstration.